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Publié le par France Républicaine

Par Véronique BUTTIN

PARIS, 19 jan 2005 (AFP) - La minorité de gauche Nouveau Monde du PS entend continuer sa campagne pour le non à la Constitution européenne en dénonçant la directive européenne Bolkestein sur les services, accusée d'illustrer "la dérive libérale de l'Europe".

Alors que le Parti socialiste défendra officiellement le oui au référendum national prévu avant l'été, Henri Emmanuelli et Jean-Luc Mélenchon, co-animateurs de Nouveau Monde, ont à nouveau manifesté mercredi, lors d'une conférence de presse, leur volonté d'appeler les Français à rejeter le texte européen.

La Constitution avait recueilli un large oui de près de 59% des militants socialistes, le 1er décembre dernier, lors d'un référendum interne que les minorités avaient été les premières à réclamer.

Pour justifier leur démarche contre la direction de leur parti, ils s'appuient sur la directive Bolkestein, accusée de "signer la déconstruction européenne" et "d'entraîner un dumping social insupportable"

La directive Bolkestein, du nom de l'ancien commissaire européen à la Concurrence, a pour objectif "d'établir un cadre juridique qui supprime les obstacles à la liberté d'établissement des prestataires de services et à la libre circulation des services entre les Etats membres".

Pour Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l'Essonne, "la question de la directive Bolkestein est liée à celle de la Constitution". Sa "base juridique figure dans le titre III de la Constitution", a insisté Henri Emmanuelli. "Avec ce texte, on renonce à construire l'Europe", a-t-il ajouté tout en se proclamant européen et fédéraliste.

"mobilisation massive"

Après les résultats du référendum interne, le Premier secrétaire François Hollande avait affirmé que "le choix du oui s'imposait à tous", tout en estimant "légitimes la réserve et la discrétion" des partisans du non.

Jean-Luc Mélenchon avait alors été le seul à marquer sa différence: "comment pourrais-je me taire, le silence est impossible quand on croit à la justesse d1une cause", avait-il dit.

Il est désormais rejoint par le député des Landes, Henri Emmanuelli, avec qui il a créé Nouveau Monde avant le congrès de Dijon (2003), partageant la même tribune pour la première fois depuis de nombreuses semaines. Etaient également présents les députés Marc Dolez (Nord) et Germinal Peiro (Dordogne), et la député européenne Béatrice Patrie.

Au Nouveau parti socialiste (NPS), autre minorité opposée elle-aussi au traité constitutionnel européen, on se refuse à lier constitution et directive. "Ces deux textes sont d'inspiration libérale", a déclaré à l'AFP son porte-parole Benoit Hamon, député européen, mais "la directive peut de toute façon être appliquée avec ou sans constitution".

Pour Laurent Fabius, ardent défenseur du non, "si on approuve cette directive, on favorise massivement le dumping social, on réduit la sécurité des consommateurs et on risque de casser ce qui reste de nos services publics", déclare-t-il dans une interview au Nouvel Observateur.

Le NPS et les fabiusiens appellent à une "mobilisation massive" nécessaire pour combattre ce texte "contestable dans tous ses aspects".

 

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