services publics

Publié le par France Républicaine

Par Katia DOLMADJIAN

PARIS, 3 mars 2005 (AFP) - Bureaux de poste, trésoreries, écoles ou maternités : des centaines de services publics disparaissent chaque année en milieu rural ou dans les petites villes, au grand dam des élus locaux qui viendront samedi défendre leurs services de proximité à Guéret.

Ce jour-là, le chef-lieu du département de la Creuse accueille une manifestation nationale pour la défense et le développement des services publics. Le cortège devrait rassembler plusieurs milliers de personnes, dont les leaders politique de gauche, des élus, des usagers et des représentants syndicaux et associatifs, selon les organisateurs.

"Les sujets de préoccupation des maires ruraux en ce moment, c'est la Poste, les écoles et les trésories. Dans nos communes rurales, nous sommes peut-être moins concernés par la fermeture d'hôpitaux et de lignes SNCF, mais les services publics c'est un tout, c'est interdépendant", a expliqué à l'AFP Eric Schietse, directeur de l'Association des maires ruraux de France (AMRF).

Au cours des neuf derniers mois, l'AMRF a reçu 6.200 délibérations de conseils municipaux de communes exigeant du gouvernement un moratoire sur "la modification de la présence postale territoriale".

D'ici à 2007, 6.000 bureaux de poste de plein exercice (offrant toutes les prestations) auront été remplacés par des agences postales communales ou des points poste installés chez des commerçants, ces derniers ne pouvant offrir que des services postaux très limités.

Entre janvier et juin 2004, 597 bureaux de proximité ou agences postales ont ainsi été "déclassés" en points poste ou en agences postales communales, selon la commission des finances de l'Assemblée nationale. Et depuis janvier 2005, 351 agences postales ont été transformées en points poste, indique SUD-PTT.

"conférence nationale"

Moins médiatisées que celle de La Poste, les réformes menées par Bercy ont cependant autant d'impact sur la vie locale: 160 petites perceptions du Trésor public seront fermées en 2005, alors que 197 d'entre elles avaient déjà disparu en 2004, selon FO Trésor.

"Plusieurs centaines de recettes ont disparu ces dernières années", dénonce pour sa part la CGT Finances, qui déplore également la "forte réduction" du nombre de brigades douanières.

La Banque de France a entamé à l'automne 2004 une vaste restructuration du réseau de ses succursales, qui devrait se traduire d'ici 2006 par la fermeture de 115 des 211 implantations actuelles.

Côté santé, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité indique avoir recensé neuf fermetures de maternités en 2003.

"Les fermetures de maternité ne sont pas forcément liées au nombre d'accouchements pratiqués", et les fermetures de services "ne concernent pas que des petits hôpitaux de proximité: des services de grands hôpitaux, comme Ivry ou Aulnay-sous-bois, sont menacés", souligne une responsable de la Coordination.

Le 17 février dernier, Jean-Pierre Raffarin a assuré qu'aucune nouvelle fermeture de service public en milieu rural ne serait décidée sans concertation avec les collectivités locales, pendant la durée des travaux d'une "Conférence nationale" sur le sujet qui doit se tenir jusqu'en fin d'année.

"C'est ce qu'on souhaitait mais on sera très vigilants, on a toujours peur d'un décalage avec les annonces et ce qui peut se passer sur le terrain", a commenté Eric Schietse (AMRF).

 

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