RPF - Pasqua

Publié le par France Républicaine

Par Alexandra TURCAT

PARIS, 2 avr 2005 (AFP) - A 78 ans, Charles Pasqua, président du Rassemblement pour la France (RPF), repart en campagne pour dire non à la Constitution européenne, en invoquant le gaullisme, comme il l'avait fait en 1992 contre le traité de Maastricht.

Amaigri mais bronzé et apparemment remis d'une intervention chirurgicale subie il y a deux mois, Charles Pasqua a officiellement lancé sa campagne par un discours très incisif, devant environ 200 militants et cadres du RPF réunis au Sénat.

Sans l'invoquer directement il s'est appuyé sur son action militante aux côtés du général de Gaulle, en égratignant à plusieurs reprises Jacques Chirac, qu'il accompagna de la fondation du RPR en 1976 jusqu'à 1992, quand leurs divergences sur l'Europe les éloignèrent.

Si le non l'emporte Chirac doit-il démissionner comme le fit de Gaulle après l'échec du référendum d'avril 1969, lui demande-t-on. Il répond : "M. Chirac est un démocrate", il "en prendra acte, il changera le gouvernement, il dira aux Français qu'il les a compris", allusion au célèbre "Je vous ai compris" du Général à la foule algéroise en 1958.

Stigmatisant l'UMP, "un parti auquel, semble-t-il, il a été fort imprudemment dévolu l'héritage du mouvement gaulliste", M. Pasqua a félicité "les braves" qui, au sein du parti de Nicolas Sarkozy, continuent à faire campagne pour le non, parmi lesquels Nicolas Dupont-Aignan, président du club Debout la République, présent à la réunion au Sénat.

 

"abandon"

Le sénateur des Hauts-de-Seine a également répliqué aux critiques de Jean-Pierre Raffarin qui a déclaré que ceux qui voteraient non se rendraient coupables d'"abandon". "Traiter ceux qui sont encore gaullistes de représentants de l'abandon, il vaudrait mieux qu'il se regarde dans la glace", a déclaré M. Pasqua, avant d'ajouter: "en matière d'abandon, il vaudrait mieux savoir si les Français ne l'abandonneront pas, le 29 mai".

"Toute tentative de diabolisation du non se retournera" contre les partisans du oui, a prophétisé l'ancien ministre de l'Intérieur, car si le non l'emporte "ce ne sera pas un cataclysme, le traité de Nice s'appliquera et puis du coup on reverra les choses".

Le "non a beaucoup plus de chances de l'emporter" au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne "qu'au moment de Maastricht. On est encore loin de l'échéance, mais je ne vois pas trop ce qu'il (Jacques Chirac, ndlr) pourrait faire" pour renverser la tendance, a estimé M. Pasqua.

L'ancien député européen William Abitbol, porte-parole de la campagne de M. Pasqua, a pour sa part lu une fable en vers inspirés de Jean de la Fontaine intitulée "Les Animaux et la Constitution ": "L'Empire faisait pitié, devenu famélique, tandis que s'engraissaient la Chine et l'Amérique (...) Pour mener le débat, on prit un vieux babouin, qui depuis 25 ans s'ennuyait dans son coin. (...) La question appartient à celui qui la pose, la réponse, bien souvent à ceux qui s'y opposent".

 

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