PS - Fabius
BORDEAUX, 27 mai 2005 (AP) - À deux jours du référendum sur la Constitution européenne, Laurent Fabius a plaidé vendredi après-midi à Bordeaux pour "un vote massif" et "un non tranquille et utile" lors de sa dernière intervention de campagne. L'ancien Premier ministre socialiste avait au préalable rencontré des salariés de deux usines, Ford et Bélier, menacées par des suppressions d'emplois.
"J'entends beaucoup de personnes dire que les résultats sont acquis au vu des sondages. Mais ce ne sont pas les instituts de sondage qui votent à la place des Français. Le juge de paix, c'est le vote. Je voudrais donc appeler une fois de plus au vote 'non'. Le vrai choix c'est entre le 'oui' libéral et le 'non' social. Si l'on est pour une Europe libérale on vote 'oui', et si l'on est pour une Europe plus humaine, plus sociale, il faut rediscuter la Constitution . Par conséquent, il faut un vote 'non'", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse.
"Je voudrais que ce vote soit massif, et que beaucoup de Français de gauche votent pour le 'non', pour qu'il soit clair que ce 'non' est un 'non' pro-européen et social", a-t-il une nouvelle fois affirmé, en remarquant que "la voix de chaque Français compte autant que celle de (Jean-Pierre) Raffarin".
"Si les résultats sont ceux que nous souhaitons, il faudra que les socialistes se rassemblent et que la gauche se rassemble autour de ces orientations", a estimé l'ancien chef du gouvernement en évoquant les lendemains de la consultation.
"En ce qui concerne l'Europe proprement dite, la discussion sera menée par M. Chirac, non pas parce qu'il sera devenu subitement De Gaulle, mais parce qu'il est le chef de l'Etat, donc c'est lui qui doit exprimer ce qu'aura dit la population. Un référendum, c'est ça. Par ailleurs, comme il y aura d'autres échéances, il faudra que la gauche et le parti socialiste se rassemblent. C'est la raison de notre 'non': c'est un non tranquille et utile", a-t-il avancé.
Laurent Fabius estime que le niveau des intentions de vote en faveur du 'non' n'est pas dû au mécontentement contre le gouvernement. "On me dit que si les sondages sont ce qu'ils sont, c'est parce que le gouvernement n'est pas populaire", a-t-il souligné. Mais "si c'était contre le gouvernement, ça ferait 85%. Les Français ont compris l'enjeu et vont se saisir de l'enjeu. Oui les Français veulent l'Europe, mais pas n'importe quelle Europe. Ils veulent une Europe plus sociale, plus forte, plus solidaire".