Collectif national pour un non de gauche, européen et antilibéral
le Collectif national pour un non de gauche, européen et antilibéral (l'Appel des 2000) a été lancé le 19 octobre 2004 par la Fondation Copernic
Dire "non" au traité constitutionnel, pour construire lEurope !
Face à la mondialisation libérale et aux firmes transnationales, nous avons besoin dEurope. Mais celle qui se fait aujourdhui nest pas lEurope dont nous avons besoin.
LEurope quon nous demande davaliser est totalement organisée autour dun principe unique : le marché, la généralisation de la concurrence. Cest cela qui autorise lattaque contre les services publics, lincitation à lallongement de la durée du travail et sa flexibilisation, lencouragement à la régression sociale dans chacun des pays de lUnion européenne. Cette Europe-là est menée par le haut, par des négociations opaques entre les gouvernements et par des instances qui ne sont pas soumises au contrôle démocratique, telles la Commission ou la Banque centrale européenne.
Les peuples ne se reconnaissent pas dans cette pseudo-Europe qui a le marché pour idole et la négociation secrète pour liturgie. Il est urgent de sortir de cet engrenage.
Le "traité constitutionnel" adopté par les chefs dEtat et de gouvernement le 18 juin 2004 constitue lensemble juridique libéral le plus complet et contraignant de la planète. Il grave dans le marbre les dogmes et les politiques inscrites dans le Traité de Rome aggravé dans un sens néo-libéral par les traités ultérieurs. Il ouvre la voie à une politique militariste subordonnée à lOTAN. Il refuse légalité des droits à ceux qui résident en Europe sans posséder la nationalité dun Etat membre et les désigne au harcèlement administratif et policier. Il laisse les citoyens à lécart des lieux de décision.
Il nest dailleurs une constitution ni par son mode dadoption, ni par son mode délaboration, ni par son contenu. Sil est ratifié, lunanimité des 25 Etats membres sera ensuite requise pour le modifier. Cela, alors même quil fixe dans le détail des choix politiques, économiques et sociaux essentiels qui ne pourront donc plus être remis en cause. Ce vice anti-démocratique affecte déjà les traités actuels ; il est incorporé avec eux. Cette masse de stipulations précises et contraignantes va toujours dans le même sens : la domination du marché, la liberté daction des capitaux et des firmes transnationales. Au fronton de cet édifice est inscrit un principe primordial, décrété intangible : "le principe dune économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée".
Cette Europe-là nest pas la nôtre. Cest pourquoi il est urgent de donner à lEurope de nouvelles fondations qui lémancipent du capitalisme financier et prédateur, qui la réconcilient avec le progrès social, la paix, la démocratie, un développement soutenable, la coopération entre les peuples de la planète. Nous sommes des partisans résolus dune Europe du plein emploi, mobilisée contre le chômage, la précarité et la dégradation du cadre de vie. Une Europe qui renforce les garanties sociales, met en oeuvre un développement économique compatible avec les équilibres écologiques, défend la diversité culturelle et reconnaît enfin aux femmes légalité et les droits quelles revendiquent.
Nous voulons une Europe démocratique, fondée sur la pleine citoyenneté de tous ses résidents. Nous proposons une Europe dont les peuples seront les acteurs dun authentique processus constituant, qui leur permette de décider vraiment des choix politiques et de contrôler leur mise en oeuvre. Pour que cette Europe si nécessaire devienne possible, il faut partout donner la parole aux citoyens et refuser cette prétendue " constitution " européenne.
Nous entendons largument de ceux qui combattent avec nous le néo-libéralisme et craignent pourtant quun tel refus serve les forces réactionnaires. Mais laisser lEurope actuelle continuer sur sa lancée favorise lessor dangereux des populismes réactionnaires, des droites "souverainistes", de lextrême-droite xénophobe. Cette Europe-là représente une grande menace pour lidée européenne elle-même. Cest pourquoi nous appelons à opposer un "non" majoritaire au "traité constitutionnel". Un "non" de gauche, en rupture avec le système libéral, qui puisse traduire dans les urnes ce que les mobilisations sociales et altermondialistes de ces dernières ont exprimé avec le soutien de la majorité de la population, des salariés, de la jeunesse.
Sur ces bases, nous créons un collectif dinitiative et appelons à ce que des rassemblements similaires se constituent dans toutes les villes et dans tous les secteurs de la société.
premiers signataires :
Ariane Ascaride (comédienne), Francine Bavay (Les Verts, vice-présidente du conseil régional dIle-de-France), Olivier Besancenot (porte-parole de la LCR), Marie-Georges Buffet (secrétaire nationale du PCF, députée), José Bové (ancien porte-parole de la Confédération paysanne), Hamida Ben Sadia (militante féministe), Claude Debons (syndicaliste), Christine Delphy (fondatrice des Nouvelles Questions Féministes), François Dufour (ancien porte-parole de la Confédération paysanne), Marc Dolez (député PS), Gérard Filoche (inspecteur du travail, PS), Robert Guédiguian (cinéaste), Alain Krivine (porte-parole de la LCR), Frédéric Lebaron (sociologue, président de Raisons dAgir), Michel Onfray (philosophe), Willy Pelletier (sociologue, coordonnateur général de la Fondation Copernic), Jacques Rigaudiat (haut-fonctionnaire, PS), Yves Salesse (haut-fonctionnaire, président de la Fondation Copernic), Claire Villiers (vice-présidente du conseil régional dIle-de-France), Francis Wurtz (président du groupe GUE-NGL au parlement européen, PCF), Malika Zediri (Apeis), Anne Leclerc (syndicaliste et féministe), Emmanuel Terray (anthropologue), Patrick Braouezec (député et maire de Saint-Denis, PCF), Eric Coquerel (président du MARS), Roland Mérieux (Les Alternatifs), Jacques Voirin (CGT-Spectacle).
pour signer l'appel :
sites locaux :