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Publié le par France Républicaine

Par Anne-Marie CHAPELAN

PARIS, 24 mai 2005 (AFP) - Plusieurs syndicats d'EDF mettent en cause la baisse des effectifs et des budgets de la recherche à EDF et GDF, soumises à l'ouverture des marchés, alors que la sûreté du parc nucléaire et les énergies renouvelables nécessiteraient, selon eux, un niveau élevé d'investissements.

"La situation ne cesse de s'aggraver à EDF où les budgets et effectifs de la recherche et développement (R et D, 2.200 agents) sont tous les ans revus à la baisse", affirme l'intersyndicale CGT, SUD, CFDT, FO et CFTC de cette division.

Ainsi "effectifs et budgets auront chuté de plus de 30% en huit ans (2000-2007)" si les prévisions d'EDF sont appliquées, a expliqué l'intersyndicale lors d'une conférence de presse lundi.

Interrogée par l'AFP, la direction d'EDF qui "consacre 1% de son chiffre d'affaires à la recherche et développement", souligne être "engagée dans un programme d'amélioration de la performance qui touche" également la recherche.

L'entreprise a engagé "14 grands chantiers pour préparer l'avenir dans le domaine de la production, du commerce, de l'environnement et des réseaux, etc", précise-t-elle.

Mais pour Jean-Paul Rignac (CGT), les syndicats ont un "devoir d'alerte" face à une diminution "continue" des moyens de la recherche, "réorientée sur des objectifs techniques axés vers la rentabilité financière".

Les syndicats épinglent une "recherche-alibi" obligée de "se mettre au pas d'une entreprise qui oublie le service public, pour privilégier le Monopoly électrique" européen.

Ils dénoncent des "coupes claires" dans "la maintenance et la surveillance des matériels, en particulier nucléaires", alors que la durée de vie des centrales a été prolongée de 30 à 40 ans.

A Gaz de France, "nous avons perdu 15% d'effectifs et de budget" depuis 1997, dans le service recherche (600 chercheurs contre un millier en 1997), résume Jean-François Di Giovanni (CGT).

Délocalisation en Hongrie

Ce chercheur cite "la fermeture de la station d'essai cryogénique de Nantes en 2001" ou la "délocalisation en Hongrie" d'un laboratoire d'études sur la sécurité des canalisations de gaz en polyéthylène.

Selon Marc Porcheron (Sud Energie), chercheur au site de Clamart (un millier d'agents), 27 postes ont été supprimés à l'innovation commerciale, 5 aux analyses mécaniques et accoustiques, 22 à l'information des réseaux et 21 aux systèmes électriques.

Le laboratoire sur la résistance des pylônes électriques, réactivé lors de la tempête de 1999, a aussi selon lui "connu des réductions drastiques de ressources depuis 2000".

Aux Renardières (Seine-et-Marne), Philippe Dolhen (CFDT) critique "le démantèlement" de la boucle d'essai qui permet la "qualification des composants de robinetterie et vannes de centrales nucléaires".

Or, estime-t-il, "le respect des engagements dans le protocole de Kyoto impose qu'une autre recherche énergétique soit menée".

A Chatou (recherche), les effectifs chargés du diagnostic des matériels dans les centrales "passeront de 17 à 5 personnes entre 2005 et 2007", et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), la recherche sur l'éolien, la biomasse ou le photovoltaïque (solaire), "voient également leur budgets baisser", selon Anne Debrégeas (Sud).

Un rapport soulignait pourtant en février "l'absolue nécessité de combler le fossé entre la recherche sur les nouvelles technologies de l'énergie en France et dans les autres pays", rapportent les syndicats.

 

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