NON de gauche

Publié le par France Républicaine

Par Véronique BUTTIN

PARIS, 14 avr 2005 (AFP) - Partis en ordre dispersé, les partisans d'un non de gauche au référendum sur la Constitution européenne - dopés par une série de sondages donnant le non majoritaire - se retrouvent désormais souvent dans des collectifs unitaires pour répondre à la demande de la base.

Ce "tous ensemble" devait être le leitmotiv du grand meeting organisé jeudi soir à Paris au Zénith, à l'initiative du PCF.

Au départ, des collectifs locaux pour le non de gauche se sont spontanément créés dans de très nombreuses villes, voire des villages, sur la base de réunions de militants venus du mouvement syndical (CGT, SUD, Confédération paysanne ...), associatif (Alternative citoyenne, Agir contre le chômage ...), de la mouvance altermondialiste (Attac) et des partis politiques de gauche et d'extrême gauche (PCF, LCR, et ceux du PS et des Verts qui ne suivent pas la ligne de leur parti).

Mais rapidement il s'est avéré difficile, voire impossible de tenir des réunions sur le même thème au nom de chaque organisation. Dès lors, des réunions unitaires ont été organisées pour répondre à un souci d'efficacité.

Elles ont déjà permis de rassembler entre 120 et 130.000 personnes très déterminées. "C'est un vaste mouvement qui marche du même pas, sans chef d'orchestre ni direction politique centralisée", se réjouit le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon.

"travail de fourmi"

Même si chaque organisation revendique d'organiser ses propres réunions, la plupart du temps les débats se tiennent sous l'égide de "l'appel des 200" lancé à l'initiative d'Yves Salesse, président de la Fondation Copernic, qui se veut un lieu d'analyse critique du libéralisme et de propositions alternatives.

Selon Claude Debons, principal animateur du collectif national de l'Appel des 200, "les partisans du oui ont sous-estimé le travail de fourmi pédagogique fait depuis plusieurs mois", qui a su "déclencher une dynamique" en rassemblant tous ceux qui manifestent leur "insatisfaction sociale".

M. Mélenchon surenchérit: "ils n'ont pas vu le travail en profondeur qui s'est fait à gauche et dont le point de départ est la mobilisation pour la défense des retraites, prolongée par les mobilisations sur la sécurité sociale et l'école".

Plus de 1.600 réunions ont déjà été tenues en France, rassemblant de quelques dizaines de personnes à plusieurs milliers, et 1.000 autres au moins sont prévues d'ici le référendum. 550 collectifs se sont créés, selon l'Appel des 200. "Nous parlons dans des silences de cathédrale", s'étonne Claude Debons, impressionné par le "sérieux" des débats où se retrouvent "des gens qui se découvrent et veulent travailler ensemble".

C'est la première fois qu'un tel rassemblement à gauche semble se poursuivre dans la durée. "Il y a une vague qui nous dépasse quelque part", observe François Delapierre, proche de Mélenchon.

L'organisation altermondialiste Attac, parmi les mieux implantées sur tout le territoire, ne participe pas officiellement aux réunions bi-mensuelles de coordination, mais sur le terrain, ses militants sont très actifs.

Si la LCR est, elle aussi très présente, les deux autres organisations d'extrême-gauche, Lutte ouvrière et le Parti des travailleurs n'ont pas rejoint ce mouvement. Pour sa part, le député PS Henri Emmanuelli, également pour le non, a choisi de créer des "comités socialistes pour le non" en marge de son parti qui fait campagne pour le oui.

 

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