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Publié le par France Républicaine

Par Rébecca FRASQUET

PARIS, 4 avr 2005 (AFP) - Force Ouvrière a haussé le ton lundi, en menaçant d'appeler à la grève si le gouvernement ne contraint pas rapidement le patronat à négocier des hausses de salaires, et en votant à l'unanimité de son comité confédéral une résolution très critique sur le traité constitutionnel européen.

Le syndicat a décidé le "principe" d'une journée de grève et de manifestations qui pourrait avoir lieu le 16 mai, si le gouvernement ne donne pas une "réponse concrète" et rapide aux demandes d'augmentations salariales pour les salariés du public comme du privé, lors d'une réunion de son comité confédéral national (CCN) mercredi et jeudi.

FO, qui a réaffirmé son opposition à la suppression du lundi de Pentecôte comme jour férié, "discute avec les autres organisations syndicales des modalités d'une journée d'action, qui pourrait être le 16 mai ou un autre jour", a déclaré lundi à la presse son secrétaire général, Jean-Claude Mailly.

La Commission exécutive confédérale de FO, fixera, le 21 avril, les modalités de ce jour de grève si aucune "réponse concrète" n'était apportée d'ici là, ont décidé les 103 unions départementales et 33 fédérations professionnelles de FO.

FO rejoint ainsi la CFTC, la première à appeler à la grève le lundi de Pentecôte, et la CGT, où Bernard Thibault veut en faire "une journée de revendication" sur les salaires et le temps de travail dans les entreprises.

Le syndicat attend du gouvernement qu'il ne "se contente pas d'inviter poliment le patronat à négocier", mais qu'il prenne des "mesures effectives" pour le "contraindre" à le faire dans les branches professionnelles où les minima sont inférieurs au Smic, a précisé M. Mailly.

Il souhaite également que l'Etat, en tant qu'employeur, donne l'exemple en négociant une "revalorisation de la grille indiciaire" des fonctionnaires.

Pas de consigne de vote

En ce qui concerne le projet de traité constitutionnel européen, le syndicat a nettement durci ses critiques, jugeant qu'il comporte des "dangers".

Sans surprise, FO se conforme à sa "tradition d'indépendance et de laïcité" en s'abstenant de donner de consigne de vote au référendum du 29 mai, a rapporté M. Mailly. "Il appartient aux citoyens de se forger une conviction, mais pour autant nous ne sommes pas neutres, nous avons une analyse critique de la construction européenne", a-t-il déclaré.

Le débat au sein des instances de FO a été "très critique sur les modalités de la constitution européenne", a-t-il indiqué, notamment lors des interventions de représentants des unions départementales de Paris, de Loire Atlantique, du Finistère ou des Ardennes.

"Personne n'a exigé que le syndicat prenne position pour un +non+ lors du référendum", a-t-il toutefois précisé à l'AFP.

Pour le CCN, le traité, en "inscrivant de fait dans le marbre le pacte de stabilité et de croissance, constitutionnalise une logique économique unique et restrictive".

Celle-ci est "préjudiciable aux salariés en termes d'emploi, de salaires, de protection sociale, de services publics et d'égalité d'accès" à ces derniers, affirme-t-il dans ce qui sonne comme une condamnation sans appel du texte.

FO a "mis en garde" les salariés sur les "dangers" du texte par le biais de fiches techniques disponibles sur son site internet: pour lui, "l'institutionnalisation de la libre concurrence conduit à l'institutionnalisation du dumping social".

 

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